4.
Accélération de la rénovation énergétique du bâti
Au niveau du secteur des bâtiments, la part la plus importante des consommations énergétiques et des gisements d’économies d’énergie se situe dans les bâtiments existants construits avant la mise en place de la réglementation PEB (environ 90% du parc de bâtiments). Le bâti existant, et particulièrement celui construit avant 2008, constitue le principal levier de réduction des émissions de CO2. Il est urgent d’améliorer la performance énergétique du bâti en accélérant sa rénovation et son renouvellement. Pour respecter les obligations européennes à l’horizon 2030 et 2050, il faudrait multiplier par plus de trois le rythme actuel de rénovations.
Afin de parvenir à accélérer le rythme de rénovation, il est nécessaire :
- de revoir les procédures PEB et urbanistiques pour les travaux de rénovation en regard des enjeux d’amplification de la rénovation, les procédures actuelles ayant tendance à décourager les propriétaires à effectuer des travaux de rénovations importantes
- d’instaurer une obligation de rénovation en cas de transfert de propriété d’un bâtiment existant, les bâtiments présentant les performances les plus faibles doivent être rénovés en priorité (commencer par les labels G puis les labels F).
Il est indispensable d’anticiper les changements réglementaires afin que le marché puisse s’adapter progressivement. La prévisibilité et la progressivité des exigences est nécessaire pour garantir la sécurité juridique, économique et stabilité du marché immobilier.
Les budgets publics seuls ne suffiront pas à répondre aux besoins d’investissements estimés pour répondre aux objectifs de rénovation des logements wallons à l’horizon 2050. Une mobilisation conséquente des moyens privés sera indispensable pour y parvenir.
Il s’agira de développer une stratégie de financement cohérente et complémentaire qui intègre l’ensemble des soutiens financiers afin, d’une part de renforcer globalement les incitants et d’autre part, de mobiliser le plus efficacement possible l’épargne des ménages vers l’amélioration énergétique de leur logement.
Les outils financiers publics dans leur globalité (combinant la fiscalité immobilière, les primes, et les prêts à taux zéro ou à taux préférentiel) doivent apporter une attention particulière aux ménages les plus précarisés disposant de logements énergivores afin de les soutenir dans la réalisation des travaux. Il sera également nécessaire de développer des systèmes de remboursement adaptés aux ménages les plus précarisés afin que les gains sur les factures énergétiques permettent de compenser les coûts des travaux (ex : remboursement mensuel du prêt égal/ou très proche du gain énergétique attendu).